vendredi 3 juillet 2015

Tchin

Et j'ai commencé à déstresser, assise, à la porte A53.
Une tonne de plomb de moins sur mes épaules, je n'avais plus rien à faire, plus rien à prévoir.
Les dés étaient jetés.
Je ne pouvais qu'être.

J'ai respiré, enfin.
Et j'ai senti le plaisir monter.
Celui d'être là.
Avec ma fille.
D'attendre l'avion.
De retrouver les gestes familliers.
De retourner dans ma peau de voyageuse.
Avec simplicité.

Me suis trouvée folle.
Totalement.

J'ai ri.

(...)

Retourner en Asie.
Catherine et moi on se pince et on trépigne.

Remémoration de tant de souvenirs, tous encore si présents et si forts.
Nous pétillons par en-dedans à l'idée de reboire du vrai thé tchai, de remanger des momos, de regouter de la tsempa, de retrouver le chaos.

Nous savons ce que l'Asie fait à l'intérieur.

Ce choc, ces regards qui nous transforment, ces odeurs qui nous hantent, ces impressions qui s'inscrivent si profondément que l'on n'en revient jamais totalement.

Nous savons que nous serons différentes au retour.

Imprégnées.

Marquées.

Peu importe le tatouage.
Il sera indébilement là.

(...)

Dans l'avion, j'ai pensé à ma copine Mélanie qui m'a fait promettre, avant de partir, de ne pas peser en bas de 127 livres à mon retour.

"Offre-toi une gaterie par jour, mon amie" qu'elle m'a dit en me serrant très fort dans ses bras.

Alors, quand l'agent de bord m'a demandé "du champagne, madame?"
J'ai répondu " très certainement" sans aucune hésitation.

Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on s'en va en Inde.

T'chin!






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