vendredi 10 juillet 2015

Comme des enfants

Quand je me suis assise, dans la cuisine, avec nos hôtes, et qu'ils m'ont proposé de faire des momos avec eux, je savais que ce serait un fiasco.
Moi et la dentelle culinaire.
Mais je savais aussi que ça allait faire rire les enfants.
J'ai fait un dinosaure, un oiseau et une queue de baleine.
Des momos tout croches.
Ils ont ri, comme tous les enfants du monde auraient ri.





C'est dans le salon/salle à diner que nous les avons mangés.
Les enfants choisissant mes momos laids.
Parce que c'est bien plus drôle de manger un dinosaure.

Et la grand-mère qui me fait tellement penser à la mienne.
Toute ridée à travers ses fleurs, penchée dans son potager.
Elle ne parle pas anglais mais tente vraiment très fort de nous dire des tas de choses.
Puis, elle a cet air...



C'est vraiment bien d'être chez les gens.
Ça aide l'économie locale et ça nous fait sentir à la maison.
Un peu.
Avec les enfants qui rentrent de l'école pour faire leurs devoirs.
La préparation des repas.
Le balayage de la terrasse.
Cette vie quotidienne que je pourrais observer sans fin.
Car elle ressemble à la mienne.
Les mêmes impératifs.
Faire à manger, nettoyer la maison, s'occuper des enfants.
Et s'aimer?
Sans doute.
Je l'espère du moins.

Acclimatation oblige, nous nous promenons tranquillement à Leh.
Nous sommes des filles obéissantes.
Nous suivons les étapes prescrites.
On se repose, on boit du thé et on évite les efforts pendant au moins deux jours.
Après nous serons prêtes pour monter plus haut.
Voilà qui nous va très bien!

(...)

Nous avions rendez-vous à la fin de la journée avec nos guides personnels pour nous amener à la Shanti Stupa.
Wangdan et Thupstan les fils de la maison qui rigolent comme des bandits dès qu'ils nous voient.
Ils ont 10 et 13 ans mais Catherine et moi sommes certaines que ce sont des gnomes.


Nous les avons suivi sur le sentier.
Le leur.
Et c'est tous les enfants du monde que nous suivions.
Des enfants qui bras dessus- bras dessous se tiraillaient, se courraient après, lançaient des caillous, faisaient tourner en gambadant les moulins à prières et se racontaient sans doute des blagues incroyables car ils riaient tout le temps.
C'est là que nous avons pris pleinement conscience qu'il y a des choses universelles.
Et que, si tu cours après un enfant, pour le rattraper en lui disant "touch".
C'est certain qu'il va faire la même chose.
La tag, c'est franchement un jeu merveilleux.
Même à 3500 mètres!






Et dessiner.
Mal, mais c'est pas grave.
Et faire des coins-coins.
Et montrer des photos de chez soi.
Des photos de leurs visages sur la route.
Et c'est là que l'on regrette de ne pas savoir jongler, ou de ne pas savoir jouer de l'harmonica, ou de ne pas avoir retenu plus de trucs à faire avec rien.
Et faire des selfies avec eux.
Des selfies de grimaces.
Ça aussi c'est franchement universel.
Et tellement drôle.
Et ça je sais vraiment bien faire.
Et se souvenir que l'on était capable de faire de la musique avec ses mains.
Et de tourner sa langue étrangement.
Et c'est là que l'on rigole le plus.

Les enfants du monde se ressemblent tous.















1 commentaire:

  1. Ça me rappelle tellement notre dîner dans une famille, lors d'une randonnée près de Shangri-La, au Yunnan. Presque le Tibet. Thé au beurre et fromage de yak (yark!!!). Et tellement de choses qui passent dans les regards et les sourires...

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