mercredi 29 juillet 2015

Tant qu'il y aura des étoiles

C'est une belle histoire.
Impossible de ne pas avoir envie de la raconter.
Un peu.
Sans doute la plus belle histoire de tout le voyage.



(...)

Catherine et Sailesh.
Le plus mignon serveur ladakhi de tout Leh.
Je le confirme.
Il est chou.


Vraiment.

Au fait, il n'est pas du Ladakh, il vient du Darjeling.
21 ans.
Réservé.
Sourire timide.
L'été à Leh, l'hiver à Goa.
Il dégage du doux.

Tellement.

Impossible de ne pas l'aimer.

Vraiment.

(...)

Comme Leh est notre centre autour duquel nous rayonnons, nous revenons souvent manger ou prendre un thé au même restaurant.
Le Mentokling.
Les serveurs sont sympathiques, la cour est ombragée et il y a de l'internet, quand l'internet fonctionne.
Et, il y a Sailesh.
Qui un soir a chanté pendant que son ami népalais jouait de la guitare.
Mais, il était chou bien avant ça.


(...)

Je ne sais pas trop comment cela a commencé.
Sans doute par une série de regards qu'ils étaient les seuls à voir.
Mais, tranquillement il est venu s'assoir avec les jeunes.
Et, ensuite, seulement avec Catherine.           
Quand je n'y étais pas.
Je l'intimidais un peu, faut croire.

Je me suis donc arrangée pour aller me faire voir ailleurs, un peu.
Consciente que l'histoire s'écrirait bien toute seule.
Et qu'elle avait déja tout ce qu'il fallait pour être magnifique.

La plus belle histoire de tout le voyage pour vrai de vrai.
Comme seules les histoires d'amour naissant peuvent être belles.

Si unique et si tellement semblable à toutes.

Comme dans un film, dira Catherine.

Comme dans toutes les chansons d'amour du monde.
Comme dans les rêves.
Comme on s'en souhaite de vivre, une ou plusieurs fois dans une vie.
Indéfiniment.

L'amour.

C'était beau.
Dans cette émotion si émouvante des toutes premières fois.
Les premiers regards, le premier toucher, le premier baiser.
La première certitude qu'un petit quelque chose de différent se passe.
Ce transportement vers un autre.
Ce courant indescriptible entre deux personnes.


Et notre coeur qui manque un battement.
Ou deux.


(...)


Et, il est venu la ramener un soir à la "maison".

Les yeux pétillants de ma fille en entrant dans la chambre m'ont émue.

"Maman, il est tellement parfait"

Oui, ma chérie.
Il est parfait.
Et tu l'es aussi.
Le sais-tu?

(...)


Et, je me suis tellement reconnue dans tes yeux remplis de rêves.
L'espace d'un moment.
Dans cet amour qui transcende, sans frontière, sans expiration, sans âge.
Tes yeux étaient semblables aux miens, semblables aux yeux de tous les gens qui croisent, un jour, un autre regard dans lequel se mirer.

Aimer, c'est merveilleux.
Tout le temps.
Tellement.

Je te voyais, frémissante, et ça me faisait sourire.
Je me sentais choyée d'être là.
Avec toi.

Et j'ai aussi souri car je sais.


Je sais que ce n'est que la première fois.
Et que tu revivras encore et encore ce pétillement, ce retournement des sens, ces élancements de coeur et de corps vers un autre.
Que tu te recouchera encore et encore en imaginant un regard, un visage, un sourire.
Que tu aimeras à nouveau une odeur, une douceur de peau, une main dans la tienne.


Et qu'ils seront tous aussi parfaits.

L'espace d'un moment.

(...)


Et il y a eu le dernier soir.
Avec les mots et les moments qui ne peuvent que leur appartenir et qui ne sont qu'aux amoureux qui partagent la même histoire.
Et qui ne se racontent pas.
Ou enfin pas par moi.

Un trésor à chérir et à garder jalousement pour soi.

Et il y a eu ce dernier matin.
Où tout le monde qui les voyait ne pouvait qu'être touché.
Profondément.
Ils étaient si beaux, si jeunes, si parfaits.
Sur ce bord de route en train de retarder le moment de se dire au revoir.
Parce qu'ils savaient très bien que c'était se dire adieu.


Et sentir la peau de l'autre pour la dernière fois, la douceur de sa main que l'on quitte, le regard qui n'a pas envie de se détacher.
Et la voiture qui s'éloigne.
Emportant cette belle histoire avec elle.


Ce magnifique souvenir de voyage.

(...)

Est-ce que tu sais Sailesh que le Ladakh aura, pour Catherine, la douceur de tes yeux?
Que son premier baiser de femme aura la saveur de tes lèvres?
Et que tu resteras éternellement parfait?

Je t'ai remercié en partant.
Pour tout ça.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire