samedi 8 août 2015

Le syndrome du retour

Peut-être parce que c'est la fin du projet Inde.
Peut-être parce que j'ai ce besoin de remplacer un défi par un autre.
De tester encore mes limites, de me pousser plus loin, de respirer plus fort encore
Peut-être que c'est aussi, un peu, une peur du vide, du rien.
Du monotone, du quotidien.
Cette peur de s'encrasser, de s'embourgeoiser, de se lover dans un confort anesthésiant.
Cette peur de respirer toujours le même air même s'il sent bon.

Peut-être que c'est juste parce que je me sens bien.

Mais je reviens avec encore plus de rêves dans ma tête.
Et des envies immenses.
Des idées un peu étranges.
De projets un peu fous.

Pas nécessairement des grandes choses.
Pas nécessairement des révolutions industrielles.
Pas nécessairement de quoi écrire à sa mère.
Mais, cette envie de faire des tas de petits pas.
Qui peuvent sembler insignifiants ou ordinaires mais qui, pour moi, ne le seront pas.
Quelques bonds par en avant, quelques sauts dans le vide, quelques sautillements sous la pluie.
Comme lorsque l'on était petit et que l'on s'amusait à ne marcher que sur les lignes du trottoir.
Et d'être si fier d'y parvenir.

Je sais que je vais repartir.
Je sais que je vais avoir besoin de ressentir, à nouveau, ce vent dans mes ailes.
Ce souffle dans mon dos.
Ce frisson dans mes narines.
Cette odeur d'ailleurs.

Comme une promesse que la vie me chuchotte.
J'irais encore voir plus loin si je n'y suis pas.
Encore.

Quelques fois.


(...)

Je le savais.
On ne revient jamais complètement intact.
On éparpille des miettes de nous, on récolte les miettes des autres.
Voyager c'est aussi beaucoup à l'intérieur de soi que cela se passe.
On se remue, on se questionne, on se repositionne.
On se perd un peu.
On espère se retrouver.
Déconstruction, reconstruction.
Ça brasse.
En dedans.

Je me sais différente.
Je me sens différente.
J'ai fermé des parenthèses en moi.
J'ai fait la paix avec des pans de ma vie.
J'ai trouvé des réponses.
Quelques-unes.
J'ai accepté de ne pas savoir.
Quelques fois.

Je vais avoir 44 ans dans un mois.
Tous les possibles existent.



Et.


J'ai hâte.

1 commentaire:

  1. "Tous les possibles existent" Que c'est inspirant! J'adore. Que d'énergie et de soif de vivre. Et la mère a l'air aussi jeune que la magnifique fille. La vie est belle, ce blogue le crie, le dit. Merci!

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